Source : Amundi.
Les ressources naturelles – qu’elles soient énergétiques, minières, agricoles ou forestières – constituent la colonne vertébrale de nos économies modernes. Des métaux indispensables à l’électrification, comme le cuivre, le nickel ou le lithium, jusqu’aux hydrocarbures, sont au cœur des dynamiques de croissance et de sécurité alimentaire. Saviez-vous que les hydrocarbures tels que le pétrole sont à l’origine de plus de 80 % de la génération mondiale d’énergie ?
Pourtant, cette dépendance soulève des interrogations majeures à l’heure où l’humanité fait face à un triple défi :
- répondre aux besoins d’une population mondiale en forte expansion ;
- réussir une transition énergétique indispensable pour lutter contre le changement climatique ;
- et gérer la raréfaction progressive de réserves par définition non renouvelables.
La décarbonation : un paradoxe énergétique et matériel…
La transition énergétique révèle un paradoxe fondamental : pour décarboner nos économies, nous devons mobiliser des ressources minérales à une échelle sans précédent. Les technologies « vertes », loin d’être immatérielles, reposent sur une extraction majeure de matières premières, soulevant des défis géopolitiques, environnementaux et éthiques.
Les besoins en minéraux pour les technologies bas-carbone vont exploser. La fabrication de véhicules électriques requiert six fois plus de minéraux qu’une voiture thermique classique, avec des tensions particulières sur quatre métaux stratégiques : le lithium, le nickel, le cobalt et le graphite.
Les infrastructures de production d’énergies renouvelables amplifient cette pression minérale. Une éolienne terrestre – dont la durée de vie s’échelonne entre 20 et 25 ans – nécessite une quantité de ressources, telles que l’acier pour le mât, de la fibre de verre, du carbone, ou encore des matériaux composites pour les pales, ainsi qu’une imposante dalle en béton coulée dans le sol pour assurer sa stabilité. Les panneaux solaires dépendent de silicium, de cuivre et de terres rares.
Pourtant, les réserves mondiales de ressources naturelles sont loin d’être infinies.
…et un enjeu politique
Cette raréfaction s’accompagne d’une recomposition géopolitique majeure. La cartographie des ressources est devenue un enjeu de puissance aussi stratégique que l’était le contrôle pétrolier au XXe siècle. La Chine en est l’exemple le plus frappant, contrôlant désormais entre 80 et 95 % du raffinage des terres rares, contre moins de 10 % il y a deux décennies. Ce monopole permet à Pékin d’exercer un levier géoéconomique considérable, notamment dans les secteurs des énergies dites renouvelables, de l’électronique et des nouvelles technologies, dont les développements récents en intelligence artificielle ont accentué les besoins.
Les pays occidentaux se retrouvent dans une situation de dépendance critique. Les États-Unis et l’Europe importent la majeure partie de leurs métaux stratégiques. Cela n’a rien d’étonnant de voir l’Ukraine comme enjeu géopolitique majeur. L’Ukraine dispose de l’un des sols les plus riches d’Europe en minéraux, métaux et ressources naturelles. Selon le gouvernement ukrainien, le pays a les premières réserves européennes de lithium et d’uranium et détient 25 des 34 matières premières reconnues en 2023 comme « critiques » par l’Union européenne. Il en est de même pour le Groenland que le président Trump rêve d’annexer. Alors que les transitions énergétiques et numériques sont gourmandes en métaux, le Groenland pourrait bien jouer un rôle important dans la nouvelle géopolitique des métaux critiques.
En conclusion
La raréfaction progressive des ressources naturelles agit comme un puissant accélérateur économique. Elle exigera une combinaison inédite d’innovations technologiques, d’investissements massifs, de stratégies de sobriété et de coopérations internationales. Ainsi, les marchés des matières premières s’annoncent stratégiques dans les prochaines décennies.
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