Source: L’Echo, 18/01/2017
Les fonds mixtes drainent aujourd’hui plus d’un tiers des montants investis chez nous dans des fonds de placement. Certains d’entre eux ont fait le choix de la flexibilité, afin de s’adapter plus facilement aux fluctuations des marchés.
Quelque 169,1 milliards d’euros. C’est le montant impressionnant du marché belge des fonds à la fin juin 2016. Il s’agit là des derniers chiffres disponibles selon la BEAMA, la fédération professionnelle des fonds. De ce montant, 69,6 milliards d’euros soit 41% sont investis dans des fonds mixtes, c’est-à-dire des fonds qui investissent à la fois en actions et en obligations. Ce chiffre comprend, il est vrai, les fonds d’épargne-pension. Néanmoins, la tendance est claire: les fonds mixtes ont la cote. Depuis le creux de la vague, atteint au cours de la crise financière de 2008, les montants investis dans ces fonds ont quasiment triplé. Et en 2015, les fonds mixtes étaient la catégorie la plus populaire dans l’univers des fonds.
Une partie de cette hausse spectaculaire s’explique bien entendu par la reprise des marchés financiers. Depuis 2008, les actions cartonnent et les marchés obligataires ont connu de bonnes années. Suite à la baisse ininterrompue des taux, les cours des obligations ont en effet augmenté.
Autre explication: de plus en plus de Belges ont investi dans des fonds mixtes ces dernières années en raison du rendement quasi nul des produits d’épargne classique. Du coup, les épargnants à la recherche de rendement se sont montrés prêts à prendre un peu plus de risques en investissant dans des actions. “Par ailleurs, beaucoup de Belges ont souscrit un plan d’épargne-pension.Ils se sont ainsi familiarisés avec les fonds mixtes et franchissent donc le pas plus facilement”, estime Dirk Thiels, stratège chez KBC AssetManagement.
Niveaux de risque
“L’avantage d’un fonds mixte, c’est qu’il permet de diversifier son investissement, même avec un montant limité”, poursuit Dirk Thiels. “Mais un fonds est très différent d’un compte d’épargne, prévient Christian Schmitt,gestionnaire de fonds chez Ethenea. Ce sont deux produits au profil de risque différent, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas être complémentaires. Le profil de risque d’un fonds défensif se rapproche davantage de celui d’un compte d’épargne que de celui d’un fonds dynamique.”
Si vous avez un profil dynamique et que vous optez donc pour un fonds contenant davantage d’actions, vous pourrez espérer engranger un rendement plus intéressant. Dans ce cas, il vous faudra toutefois tenir compte de fluctuations de cours potentiellement plus importantes. Vous devrez accepter que votre portefeuille perde de la valeur en cas de chute des Bourses.
“Nous avons toutefois remarqué que même les clients défensifs, dont le fonds présente une pondération plus faible en actions, ont du mal à digérer ces chocs. Une correction boursière peut rapidement faire reculer de 15 à 20% la part des actions en portefeuille. Aussi les fonds classiques ont-ils été un peu délaissés chez nous au profit des fonds ‘avec surveillance d’un niveau plancher’”, explique Dirk Thiels. Ce plancher par exemple, un niveau de cours prédéfini permet de limiter la baisse de la valeur du fonds et de lisser quelque peu les effets des turbulences boursières.
Avec un fonds défensif, où la part des actions est moins importante que celle des obligations, le mécanisme entre en jeu si le fonds perd 5% de sa valeur par rapport à l’année précédente. Avec les fonds dynamiques, davantage investis en actions, la limite est de 10%. Si les Bourses se retrouvent dans la tempête, les actions sont converties en cash. En cas de hausse des taux, c’est la part des obligations qui est réduite.
“Cette surveillance de niveau plancher élimine beaucoup de stress, poursuit Dirk Thiels. Pour un client, ce qui importe, c’est de savoir si son fonds a augmenté ou baissé, et non pas s’il a fait mieux ou moins bien qu’attendu. Lorsque la Bourse est très volatile, ce type de fonds permet de rester liquide pendant une très longue période. Pour contrer quelque peu cette conversion en cash, nous proposons à nos clients de combiner plusieurs techniques d’investissement et de placer une partie de leurs avoirs dans des fonds non protégés, où le gestionnaire peut modifier l’équilibre entre actions et obligations en fonction du marché, ce que l’on appelle des fonds flexibles.”
Se protéger contre la volatilité
“Avec tout ce qui se passe actuellement dans le monde, la gestion active n’a jamais été aussi importante”,estime Michael Broes, qui gère le fonds patrimonial (un fonds flexible d’environ 200 millions d’euros qui se concentre sur la protection du capital) avec Carl Van Nieuwerburgh chez Degroof Petercam Asset Management. Et c’est précisément ce qui intéresse les clients aujourd’hui. “La plupart des épargnants ne s’intéressent pas à la Bourse parce qu’ils se sentent perdus lors des importantes fluctuations de cours et des krachs. La seule chose qui compte pour eux, c’est de préserver leur capital. L’objectif de la gestion active est précisément de contrôler les risques”, explique Christian Schmitt.
“Avec tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, la gestion active n’a jamais été aussi importante.”
Michael Broes, Gestionnaire chez Degroof Petercam
“Les marchés financiers sont devenus tellement complexes que les clients, particuliers et institutionnels, sont plus enclins à confier à des gestionnaires le soin de prendre les décisions d’investissement, renchérit Andrea Delitala, qui gère le fonds Multi Asset Global Opportunities chez Pictet Asset Management. Le marché change tellement vite qu’il est essentiel de pouvoir prendre des décisions rapidement.Et c’est précisément un des atouts des gestionnaires.”
“Dans un environnement volatil, nous essayons d’éliminer un maximum de risques”, explique de son côté Michael Broes. Notre stratégie ne nous oblige pas à prendre tel ou tel actif en portefeuille, contrairement par exemple à des fonds qui se réfèrent à un benchmark. Notre seule obligation est de détenir entre 0 et 45% d’actions. Le reste est réparti entre les obligations, le cash, l’or, d’autres fonds à concurrence de 10% et les investissements alternatifs. Résultat: notre portefeuille est peu volatil, tout en offrant un rendement intéressant (+2,03% en 2016).”
Même son de cloche chez les autres spécialistes que nous avons interrogés. “Les clients n’aiment pas la volatilité”, souligne Christian Schmitt. “Mais ils suivent leurs investissements, ajoute Andrea Delitala. Vous pouvez appeler cela un contrat implicite avec nos investisseurs: nous ne voulons pas les pousser en dehors de leur zone de confort. C’est notre mission de miser sur les opportunités de marché et de réduire autant que possible la volatilité. ‘S’adapter’, voilà le mot magique dans le contexte que nous connaissons aujourd’hui, et c’est particulièrement difficile à l’heure actuelle. Avec les interventions des banques centrales, les taux ont fortement baissé. La suppression de ces stimuli devrait avoir un impact sur toutes les classes d’actifs”.
“Les aspects défensifs comptent tout autant chez nous, poursuit Michael Broes. Non pas parce que le benchmark l’impose, mais parce que nous pensons que c’est le meilleur équilibre dans un environnement donné. Un fonds qui se calque sur un benchmark prend certains risques latents. Pensez à la hausse actuelle des taux, qui fait baisser la valeur des obligations d’un fonds. Un tel fonds peut réduire la part des obligations, mais ne peut pas en sortir totalement. Nous essayons de trouver un bon équilibre entre les différentes classes d’actifs sur la base du profil de risque des clients. Nous nous posons sans arrêt la question de savoir comment être parfaitement diversifié en tenant compte du risque de taux et du risque d’exposition aux actions. C’est ce qui nous a poussés à réduire à 9% la part des actions en 2016, explique Michael Broes. Tout récemment, nous avons augmenté cette part à 24%. Nous continuons à chercher des opportunités, y compris du côté des taux”. Andrea Delitala souligne de son côté:”Nous ne sommes pas sortis entièrement des obligations, mais nous avons opté pour du papier qui offre encore un certain rendement”. Il s’agit entre autres d’obligations liées à l’inflation et d’obligations à haut rendement (de marchés émergents).
Attentes réalistes
“L’année 2016 est un bel exemple de la manière dont notre fonds flexible fonctionne. Au premier trimestre, lorsque les Bourses étaient dans la tourmente, nous avons beaucoup moins chuté que le marché. Lorsque les marchés d’actions ont recommencé à monter, nous en avons également profité, dans de moindres proportions certes”, explique Michael Broes.
C’est un des inconvénients des fonds mixtes en effet. Lorsque les Bourses se portent bien, ils sont un peu à la traîne parce que leurs investissements en actions sont limités. “Les clients sont alors déçus parce que leur fonds ne monte pas suffisamment à leurs yeux,explique Dirk Thiels. C’est pourquoi il est important que les clients aient des attentes réalistes: à moyen terme, on peut compter sur un rendement des obligations de 0,5 à 1% et un rendement de 6% sur les actions. À long terme (plus de cinq ans), on peut s’attendre à un rendement de 4,5% pour les obligations, alors qu’avec les actions, on peut compter sur un rendement comparable à la croissance de l’économie mondiale, à quoi viennent s’ajouter les dividendes.”
“Grâce à la flexibilité dont nous jouissons au moment de la composition de notre portefeuille, nous faisons en sorte de générer un rendement, même en cas de stagnation des marchés. Et ce, en achetant et en vendant au bon moment”, précise Michael Broes.
Cette gestion active a bien entendu un coût, car elle exige énormément de travail. Sans oublier les couvertures contre divers risques.
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