Source: Schroders
L’année 2022 a été particulièrement difficile pour les marchés financiers. La plupart des classes d’actifs ont clôturé l’année avec un net recul par rapport à l’année précédente : l’indice boursier mondial (MSCI All Country World Index) a régressé de 18 % par rapport au début 2022 et la surprise est surtout venue du marché obligataire qui a été durement touché. Malheureusement, les actions d’entreprises actives dans le secteur de la transition énergétique n’ont pas été épargnées par cette pression. Malgré l’intérêt croissant pour la sécurité énergétique à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine et l’adoption de la loi sur la réduction de l’inflation aux États-Unis, l’indice MSCI Alternative Energy était toujours en recul à la fin de l’année.
Trois facteurs défavorables clés ont eu un impact sur l’univers de la transition énergétique mondiale en 2022 :
Les graves perturbations des chaînes d’approvisionnement mondiales, ainsi que les problèmes logistiques et les pressions inflationnistes provoqués par ces perturbations ont constitué le premier obstacle. Il a émergé en 2021, mais s’est poursuivi l’année dernière. Ces difficultés liées à la chaîne d’approvisionnement ont entraîné une baisse significative des bénéfices des entreprises sur l’ensemble de la chaîne de valeur énergétique durable. En effet, de nombreuses entreprises dépendent fortement des principales matières premières, des composants essentiels ainsi que du déroulement sans problème du fret et de la logistique pour fournir les biens et services qu’elles vendent.
Le deuxième obstacle a été l’inquiétude croissante concernant les bénéfices futurs, alors que l’ensemble de l’économie commence à ralentir sensiblement.
Enfin, bien que ces deux premiers obstacles aient affecté la partie des bénéfices du ratio de valorisation, le resserrement des conditions monétaires et la hausse rapide des taux d’intérêt sont à l’origine du dernier obstacle aux actions de la transition énergétique. Il n’est pas surprenant que dans un tel environnement, les cours relatifs à de nombreuses entreprises du secteur de la transition énergétique aient dû baisser de manière significative, surtout compte tenu des valorisations de début d’année.
Dans ce secteur, il est important d’investir dans plusieurs domaines, comme l’énergie solaire ou éolienne, mais également dans des opportunités de l’ensemble de la chaîne de valeur (distribution, transmission, stockage, infrastructures de recharge et mobilité verte). Actuellement, nous constatons des opportunités dans l’énergie éolienne. Bien que le secteur ait été durement sanctionné en 2022, les fondamentaux se sont améliorés. Au regard des valorisations attrayantes, nous voyons des possibilités intéressantes et le moment se révèle tout à fait propice.
Comment se profile l’année 2023 pour l’univers de la transition énergétique ?
Nous ne sommes pas convaincus que ces trois obstacles soient totalement derrière nous. Toutefois, aussi néfastes qu’ils aient été l’année dernière, ils finiront par s’estomper un à un. En outre, dans certains cas, on perçoit déjà en effet des signes d’une telle situation.
Et même face à ces obstacles, il est important de comprendre que les trois moteurs fondamentaux de la transition énergétique mondiale – l’économie (le prix), la demande des consommateurs et le soutien politique – n’ont jamais été aussi forts. Pourquoi ? La transition énergétique n’en est qu’à ses balbutiements. Grâce à la baisse des coûts de l’énergie renouvelable, à la hausse de la demande des consommateurs et à l’essor de systèmes de stockage d’énergie, les marges des entreprises ont augmenté depuis 2017 et les rendements sur capitaux propres ont atteint des niveaux attrayants.
Et cette hausse se poursuit ; la demande de technologies propres continuera son essor dans un avenir proche. Pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique, une transition vers un monde sans carbone s’impose. Celle-ci transformera la manière dont nous produisons, distribuons et consommons de l’énergie. Vu la nécessité d’investir 130 milliards de dollars dans l’énergie renouvelable afin d’atteindre les objectifs climatiques, les possibilités d’investissement sont colossales. Cette tendance se poursuivra donc encore des dizaines d’années et débouchera sur une importante réaffectation des capitaux. Par conséquent, des possibilités d’investissement apparaîtront dans divers secteurs et industries impliqués dans la transition vers un monde sans carbone.
Notons que, pour la première fois depuis dix-huit mois, les valorisations de cet univers ont finalement atteint des niveaux très attractifs dans une perspective de long terme. Non seulement les multiples globaux ont recouvré la quasi-totalité de leurs gains postpandémie, tant en termes absolus que relatifs. Cependant, le potentiel haussier à long terme de nos modèles d’actualisation des flux de trésorerie n’a jamais été aussi élevé depuis fin 2019.
Il est toutefois difficile de savoir exactement quand les difficultés actuelles impacteront l’univers de la transition énergétique. Mais pour la première fois depuis quelque temps, les perspectives fondamentales relatives aux actions de la transition énergétique semblent assez convaincantes. Nous restons positionnés avec prudence afin d’offrir une certaine protection contre les risques à court terme. Néanmoins, nous nous concentrons plus que jamais sur l’intégration des gagnants potentiels à long terme présentant le plus haut potentiel haussier compte tenu de leur valorisation actuelle.
L’année 2023 s’apprête à être aussi une nouvelle année passionnante pour la transition énergétique.