Source : écrit par Gilles Coens, Head of Product chez MeDirect.
Malgré le temps pluvieux du mois de mai, le soleil brille sur les marchés. Durant la première quinzaine du mois de mai, les marchés des actions ont enregistré des performances satisfaisantes, faisant oublier le mois d’avril décevant. Quelles actions se démarquent ? Les actions chinoises ont rebondi, en particulier au cours de la première partie du mois.
Le président de la Fed américaine a également redonné espoir aux investisseurs le 1er mai, qui n’est pas un jour férié aux États-Unis. Contrairement à l’Europe, les marchés boursiers américains étaient donc ouverts comme d’habitude.
Source : Google finance
La Fed rassure
De novembre à mars, nous avons constaté de bonnes performances de part et d’autre de l’océan. En avril, l’euphorie est cependant retombée et des investisseurs ont pris de plus en plus leurs bénéfices. Cela s’explique par l’absence de réduction des taux d’intérêt et par les résultats mitigés des entreprises aux États-Unis.
Le président de la Fed, M. Powell, a toutefois réussi à redonner de l’optimisme aux investisseurs le 1er mai en déclarant : « So I think it’s unlikely that the next policy rate move will be a hike. I’d say it’s unlikely ».
Il est donc très probable que la prochaine décision sur les taux d’intérêt ne soit pas une hausse. Cela ne correspondait pas non plus aux attentes. Néanmoins, les chiffres élevés de l’inflation aux États-Unis ont petit à petit ravivé la crainte d’une hausse des taux d’intérêt.
Nous devons donc nous attendre à une inflation plus persistante que prévu aux États-Unis. En raison du marché immobilier et de la hausse du prix des services aux États-Unis, les chiffres de l’inflation jusqu’en mars 2024 ont été plus élevés que prévu. Heureusement, ils étaient légèrement meilleurs en avril, comme l’a révélé leur publication au mois de mai.
Reprise prudente en Europe
L’Europe a connu une « récession technique » en 2023 : 2 trimestres consécutifs de croissance légèrement négative. Dans ce cas, il s’agit des deux derniers trimestres de l’année dernière. Au premier trimestre 2024, nous constatons à nouveau une croissance positive dans la zone euro, de +0,3 %. Avec 0,7 %, l’Espagne est l’économie de ce continent qui a connu la croissance la plus rapide au cours du premier trimestre.
L’indice des directeurs d’achat (PMI ou Purchasing Managers Index) des services et de l’industrie manufacturière a également augmenté pour atteindre 52,3 en mai, soit le chiffre le plus élevé depuis 12 mois. L’indice PMI a ainsi dépassé les attentes des analystes (52) et l’indice PMI d’avril (51,7).
Remarque importante : le secteur des services reste particulièrement solide, au-dessus de 50. Malgré une légère amélioration, l’indice PMI manufacturier reste inférieur à 50 pour le 14e mois consécutif. La confiance positive et l’augmentation de l’activité concernent donc principalement le secteur des services et, dans une moindre mesure, l’industrie manufacturière.
L’emploi s’est également amélioré : +0,3 % par rapport au trimestre précédent. Malgré une croissance faible, le marché du travail de la zone euro résiste bien.
Une première baisse des taux d’intérêt européens en juin ?
La situation en Europe est différente de celle des États-Unis. La croissance y est plus faible et l’inflation y est aussi relativement plus basse. Tout le monde a les yeux tournés vers la BCE, espérant une première baisse des taux. Il y a désormais des indices concrets de cette baisse.
En mai, Christine Lagarde a déclaré à un journal irlandais que la BCE baisserait très probablement ses taux d’intérêt en juin. Elle a indiqué qu’elle ne voulait pas encore s’engager sur une baisse des taux d’intérêt, mais que « si les chiffres confirment notre confiance, à savoir que nous nous dirigeons vers une inflation de 2 % à moyen terme, … alors la possibilité (d’une baisse des taux) est très réelle ». Elle a aussi réaffirmé que le taux d’inflation de 2 % est une mission absolue et même un devoir pour la BCE.
Une baisse des taux d’intérêt donnerait plus d’oxygène à l’économie européenne. Les prêts deviendraient alors moins chers, tant pour les entreprises cherchant à investir que pour l’achat d’un bien immobilier à l’aide d’un crédit hypothécaire. Le crédit à la consommation redeviendrait également plus intéressant.
De belles opportunités grâce à la faible valorisation des actions européennes
Dans l’ensemble, les actions européennes sont beaucoup moins bien valorisées que les entreprises américaines. La plupart des gestionnaires d’actifs continuent de privilégier les États-Unis, où ils estiment que les perspectives en matière de bénéfices sont plus intéressantes. Pourtant, les résultats trimestriels de nombreuses entreprises européennes au premier trimestre 2024 ont été bons, et certains ont même dépassé les attentes.
N’oublions pas que la croissance des bénéfices aux États-Unis est largement tirée par les valeurs technologiques telles que NVIDIA et les autres actions des « Magnificent 7 ». Ces actions technologiques qui surfent sur la révolution actuelle de l’IA sont de toute façon moins nombreuses en Europe. Pourtant, l’Europe offre également des opportunités, en particulier pour les investisseurs « value » à la recherche d’actions sous-évaluées.
Le retour de la Chine ?
Au cours des deux dernières années, les investisseurs ont accordé peu d’attention à la Chine. Pékin a appliqué une politique restrictive, avec davantage de réglementation et exerçant un contrôle rigoureux sur les entreprises et l’économie. Les mesures liées au COVID y ont été maintenues plus longtemps que dans d’autres parties du monde. Le marché de l’immobilier a aussi été confronté à de nombreux problèmes, avec comme cerise sur le gâteau la faillite du groupe immobilier Evergrande à Hong Kong.
Ce sentiment a changé en avril : pour la première fois, l’indice MSCI China (l’indice des actions chinoises) a de nouveau affiché une croissance positive des bénéfices. Les chiffres de la croissance du premier trimestre ont également surpris positivement.
D’une part, Pékin a proposé en mai un important programme de soutien pour éviter la crise du marché immobilier chinois. D’autre part, le gouvernement chinois a promulgué une nouvelle directive sur les marchés des capitaux. Elle vise à mettre en place un marché des capitaux sûr, réglementé, transparent, ouvert, dynamique et résilient.
Cependant, la Chine a encore de nombreux défis économiques à relever. Par conséquent, plusieurs actions chinoises ont subi de nouvelles pressions au cours de la 2e quinzaine de mai. Cela s’explique par des chiffres décevants, le ralentissement de la consommation et le fait que les investissements des entreprises sont restés inférieurs aux attentes. Le maintien de taux d’intérêt élevés aux États-Unis pénalise également la Chine actuellement.
La diversification reste essentielle
Les investisseurs expérimentés savent que l’environnement parfait ou le moment idéal n’existe pas. Il y a toujours des risques. Il y a toujours une raison de ne pas investir. Mais il y a aussi certainement des opportunités intéressantes à saisir aujourd’hui.
Un bon point de départ consiste à réexaminer la diversification au sein d’un portefeuille. Comme la diversification ne se contente pas de répartir les risques, cet exercice permet généralement d’identifier de nouvelles opportunités intéressantes.
En effet, les actions américaines continuent de séduire la plupart des analystes. Les « Magnificent 7 » se portent toujours très bien, grâce à l’IA. La force de l’économie américaine permet de lutter contre l’inflation, mais elle se traduit surtout par une consommation et une activité soutenues.
Cependant, on peut aussi trouver de très belles actions en Europe, avec des valorisations intéressantes. La région semble avoir bien surmonté la crise énergétique et les supply chain bottlenecks (ou les problèmes d’approvisionnement des entreprises) constituent moins une menace aujourd’hui, car ils ont été largement résolus. Les prochaines baisses de taux d’intérêt devraient heureusement redonner de l’oxygène à l’économie.
De plus, les marchés de croissance redeviennent intéressants. Nous voyons la Chine rebondir. Notamment grâce aux secteurs de la technologie et de l’IA, l’Inde continue d’afficher actuellement de solides performances.
Les obligations offrent également à nouveau des rendements, maintenant que les taux d’intérêt zéro sont derrière nous. Les fonds obligataires et mixtes peuvent bénéficier de la baisse des taux d’intérêt. La plupart des analystes s’attendent d’ailleurs à ce que cette baisse se produise très bientôt, du moins en ce qui concerne l’Europe.
L’accent reste donc mis sur la diversification. Évitez de vous exposer à un seul indice ou à un seul secteur et diversifiez vos placements au moyen de fonds d’investissement ou d’ETF couvrant différentes régions et différents secteurs. Et pour les investisseurs plus expérimentés, n’oubliez pas non plus de diversifier suffisamment les actions et les obligations individuelles.
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