Source : Allianz Global Investors.
Des élections américaines aux bouleversements géopolitiques : plusieurs événements ont dominé l’actualité au cours des derniers mois, créant une volatilité et une incertitude importantes sur les marchés. Quelles opportunités se présentent aux investisseurs dans ce nouveau contexte ? Et quels facteurs doivent-ils prendre en compte ? Allianz fait le point.
Un tournant décisif
- La baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine en septembre était certes attendue, mais elle n’en a pas moins marqué un tournant décisif pour les marchés. Il est peu probable que les opportunités offertes aux investisseurs soient bouleversées du jour au lendemain, mais nous pensons que ce tournant sonne le glas d’une période où les actions technologiques et les liquidités (ou les instruments assimilés) semblaient être la seule option viable.
- Un atterrissage en douceur reste selon nous le scénario le plus vraisemblable pour l’économie américaine. La future trajectoire des taux d’intérêt (y compris le rythme des baisses et le nouveau taux neutre) demeure incertaine. Nous pensons néanmoins que les marchés anticipent des baisses de taux supérieures à celles propres à un atterrissage en douceur, et que tout réajustement des attentes pourrait entraîner une certaine volatilité.
- Dans l’ensemble, les conditions devraient bénéficier tant aux actions qu’aux obligations, et plus précisément aux actions des marchés développés, aux obligations d’entreprises de qualité « investment grade » et aux obligations souveraines.
- Le bref épisode d’instabilité des marchés au mois d’août a montré que, dans le contexte d’incertitude actuel, chaque point de données est passé au crible : les investisseurs se préparent à analyser les opportunités potentielles de manière proactive.
- Tout en restant vigilants, il convient d’envisager un positionnement adapté à une ère nouvelle, où le risque pourrait être évalué différemment – et où les investisseurs pourraient envisager davantage d’options – que dans un passé récent.
Différents facteurs à l’origine de la volatilité
- Dans l’ensemble, nous sommes optimistes pour les mois à venir, tout en convenant que nous entrons dans une période de croissance inférieure au potentiel, où les risques baissiers vont mécaniquement augmenter. Bien que ce ne soit pas notre scénario de référence, le risque d’une récession aux États-Unis s’est accentué. Il est difficile d’avancer une prévision sur ce point, car les signes avant-coureurs d’un ralentissement sont généralement faibles : bien souvent, lorsque les données du marché du travail se dégradent, la récession est déjà là.
- Le contexte géopolitique est une source constante de volatilité en raison de la situation au Moyen-Orient et en Ukraine, avec le risque d’une nouvelle hausse des prix de l’énergie.
- Les résultats des élections américaines et les politiques qui en découleront auront probablement un impact durable sur le marché. Nous discernons également des risques en Europe, où la France et l’Allemagne sont absorbées par des difficultés internes, tandis que la croissance et la stabilité financière sont fragiles. Un risque d’instabilité pèse sur la zone euro dans son ensemble, avec des incidences pour les marchés obligataires.
- Les estimations de croissance des bénéfices des entreprises sont relativement concentrées, et une éventuelle déception pourrait également déstabiliser les investisseurs.
- En résumé, après une période relativement calme sur les marchés (malgré un regain inattendu de volatilité), préparons-nous au possible retour d’une volatilité structurelle en 2025.
Notre point de vue sur l’investissement multi-actifs
Des investissements équipondérés sur le marché boursier américain.
La concentration sur le marché des actions américain est à son plus haut niveau depuis les années 1970, grâce à la performance exceptionnelle des Sept Magnifiques. Les inquiétudes quant à leur influence excessive expliquent la pertinence d’une approche équipondérée, dont le caractère diversifié réduit les risques liés aux titres individuels, comme l’indiquent les récentes publications de résultats de Nvidia.
L’histoire montre que les entreprises dominantes conservent rarement leur position de leader. Parmi les dix principales entreprises mondiales répertoriées en 2010, seules Apple et Microsoft ont maintenu leur rang. Ce constat est en outre étayé par des recherches indiquant une sous-performance à long terme des plus grandes sociétés cotées, ainsi que par l’écart de valorisation actuel de 3x contre un ratio de 1,7x pour les ventes.
D’un point de vue tactique, notre scénario qui anticipe un atterrissage en douceur pourrait élargir la participation au marché, car l’écart de croissance des bénéfices séparant les Sept Magnifiques des 493 autres sociétés devrait se resserrer. Cette tendance a commencé à interpeller les investisseurs : depuis la mi-juillet, l’approche équipondérée affiche une surperformance, après 18 mois de rendements inférieurs.
Tout risque n’est pas exclu, puisque les plus grandes entreprises pourraient continuer à dépasser les attentes du marché. Nous pensons toutefois que la réduction des risques propres à chaque titre, la nature raisonnable des valorisations et la croissance attendue des bénéfices l’emportent sur ces préoccupations.
Privilégier les actions par rapport aux obligations à haut rendement
Dans un environnement où nous sommes optimistes quant aux perspectives globales des risques, nous privilégions les marchés d’actions par rapport aux obligations à haut rendement. Il est vrai que les valorisations des actions américaines, principalement portées par des titres de croissance, semblent relativement élevées. Toutefois, dans la mesure où nous préférons la valeur à la croissance et où nous privilégions l’équipondération par rapport à la pondération par capitalisation boursière, le marché boursier dans son ensemble, et, plus précisément celui des actions européennes, ne semble pas excessivement surévalué. Aux États-Unis, nous avons observé que les valorisations élevées peuvent se maintenir plus longtemps que prévu. Les conditions techniques restent selon nous favorables aux marchés d’actions, et nous identifions un potentiel de gains supplémentaires.
À première vue, le portage offert par le haut rendement semble assez intéressant, notamment parce que la conjoncture économique est exempte de signaux d’alerte. Cependant, compte tenu de la duration actuelle des spreads à cinq ans, tout bouleversement important sur le marché pourrait éroder les opportunités de portage.
Tandis que les actions américaines et européennes restent en dessous de leurs plus hauts niveaux, le high-yield a atteint depuis le mois d’août de nouveaux sommets dans ces deux régions. En résumé, compte tenu de l’étroitesse des spreads, les possibilités de progression durable des performances nous semblent plus faibles pour le segment du high-yield que pour les actions.
Avertissement d’ordre général
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